La CFAO dentaire, ou Conception et fabrication assistée par ordinateur, est une technique aujourd’hui incontournable dans le domaine de la dentisterie. Inventée en France il y a quelques décennies, elle permet d’effectuer la plupart des restaurations dentaires et représente donc la première solution utilisée tant pour la restauration que pour la création de prothèses implantaires ou de prothèses fixes sur dents naturelles. Mais quels sont les différents matériaux utilisés dans la CFAO dentaire et comment choisir le bon en fonction du type d’intervention ?

La résine

La résine composite était principalement utilisée pour effectuer des restaurations directes au fauteuil. Il y a encore quelques années, elle ne pouvait être utilisée qu’en postérieur du fait de sa faible résistance. Toutefois, grâce aux nombreuses innovations et aux progrès accomplis pour l’amélioration de ses propriétés, elle peut désormais être utilisée dans le secteur des molaires. Avec le développement de la CFAO, la résine, qui n’était qu’un matériau de restauration directe, est désormais un matériau usinable sous forme de bloc composite. Ainsi peut-elle servir à fabriquer des inlay/onlay, des couronnes et des facettes.

Usinées dans des disques ou dans des blocs, les résines sont particulièrement utilisées pour réaliser des bridges et des couronnes provisoires de longues durées qui serviront, ensuite, de base numérique à l’élaboration de la restauration définitive. La résine polymère, par exemple, est reconnue pour son efficacité dans la conception d’armatures et de chapes de bridges. Renforcée en fibres de verre, elle a l’avantage d’offrir une importante résistance mécanique, même dans un environnement aqueux. Particulièrement appréciée pour ses performances dans les zones antérieures et postérieures de la bouche, la résine polymère dispose toutefois d’une durée de vie maximale de pose de l’ordre d’un an. Elle présente deux avantages majeurs :

  • C’est un matériau à très faible solubilisation
  • C’est un matériau très léger et confortable

Aujourd’hui, les CFAO dentaires en résine sont devenus incontournables pour les traitements complexes nécessitant plusieurs mois de mise en oeuvre avant la restauration définitive.

Le métal

Parmi les matériaux utilisés aussi bien en dentisterie traditionnelle qu’en CFAO dentaire, on retrouve le métal, qui peut être mis en forme de deux façons différentes : soit avec un laser, soit en usinage à partir de disques ou de blocs. Plusieurs types de métaux peuvent être utilisés.

Le CoCr

Les armatures en CoCr, ou cobalt chrome, réalisées par frittage laser offrent plusieurs avantages, et notamment un ajustage précis, pas d’oxydation ni de bascule, et moins de friction qu’une armature conçue avec une pièce usinée. Grâce à une consistance très proche de celle de la cire, le fraisage à sec du CoCr est facilité et le résultat s’avère particulièrement homogène. Le CoCr offre également un maximum de confort puisque la finition est simplifiée, le processus est fiable et la réalisation obtenue est sans bulles ni autres défauts. Enfin, c’est un matériau résistant, adhérant et biocompatible.

Le titane

Excellente alternative à la céramique, le titane a l’avantage de disposer d’une très bonne résistance mécanique et d’une bonne flexibilité. Lui aussi biocompatible, il est très résistant à la corrosion et ne contient aucun élément toxique. Si son champ d’action ne cesse de s’élargir en dentisterie, c’est parce qu’il est l’un des meilleurs matériaux pour intervenir sur les structures osseuses.

Les métaux semi-précieux ou précieux tels que l’or, le cobalt chrome ou le nickel chrome peuvent également être utilisés.

La céramique

La Conception et fabrication assistée par ordinateur dentaire offre la possibilité d’utiliser tous les types de céramiques. Si les laboratoires auront quasiment tout le choix possible en en matière de céramiques esthétiques et structurales, les cabinets dentaires, eux, se limiteront généralement aux céramiques esthétiques.

La céramique polycristalline

La céramique polycristalline ainsi que la zircone ne sont accessibles que depuis la création de la CFAO. Grâce à leurs excellentes propriétés mécaniques, elles sont aussi bien indiquées pour les petits bridges que pour les couronnes à l’unité. L’alumine, notamment, est utilisée sur les dents vivantes pour les éléments antérieurs grâce à sa transparence. Elle est toutefois relativement fragile et donc incompatible avec les armatures de bridges. L’oxyde de zirconium, ou zircone pure, n’est utilisé qu’en céramique esthétique puisque, lors de la phase de refroidissement, il augmente de volume et se fissure. C’est la raison pour laquelle il nécessite un additif, qui permet de solidifier et de stabiliser l’ensemble. C’est ce que l’on appelle la zircone YTZP.

La céramique feldspathique

Biocompatible, la céramique feldspathique se présente sous la forme de blocs constitués de pigments de couleurs frittés, de poudres d’oxydes, de fondants et d’un agent renforçant (leucite ou albite selon les modèles). Relativement facile à usiner, la céramique feldspathique permet de réaliser des facettes, des couronnes à l’unité ainsi que des inlay/onlay. C’est un matériau principalement utilisé en dentisterie esthétique, à condition toutefois qu’un maquillage soit réalisé. Il a toutefois l’inconvénient de disposer de faibles propriétés mécaniques nécessitant impérativement un collage.

La céramique infiltrée

Composée de verre et de cristaux minéraux, la céramique infiltrée a l’avantage d’être très résistante. Sa fabrication se fait en deux étapes : la structure en céramique préfrittée poreuse est créée avant d’être infiltrée par un verre liquide destiné à combler ses porosités. Il existe trois types de céramique infiltrée :

  • In-Ceram Alumina, à base d’alumine
  • In-Ceram Spinell, à base de magnésium et d’alumine
  • In-Ceram Zirconia, à base de zircone

La vitrocéramique

La vitrocéramique se compose d’alumine, de silice et d’additifs tels que des colorants, des oxydes ou encore des opacifiants en fonction du résultat souhaité. Elle se divise en deux grandes familles :

  • la vitrocéramique à majorité de disilicate de lithium qui s’avère résistante à la flexion et possède d’excellente propriétés mécaniques, utilisée pour la réalisation de couronnes sans infrastructure ;
  • la vitrocéramique à majorité de leucite qui possède un haut coefficient de dilatation thermique et une bonne résistance mécanique, elle aussi utilisée pour la réalisation de couronnes sans infrastructure.